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Lucia Angelino
Researcher at the Archives Husserl (UMR 8547 – Pays Germaniques; Centre national de la recherche scientifique and École normale supérieure de Paris). She is a specialist in phenomenology working at the intersection of social philosophy and social psychology. Her most recent publications focus on collective intentionality, the relationship between the I and the We, and more specifically on the role of the Third in the Genesis of a We-perspective. As a scholar of contemporary philosophy, she is also interested in German and French philosophical anthropology and the way they contribute to a rethinking of the social phenomena, such as community building and community disruptions in a global age.
Laurent Perreau
Que dit-on lorsque l’on dit « nous » ? Qui parle quand un groupe prend la parole ? Et comment établit-il une distinction entre ceux dont il parle et ceux dont il s’écarte ? Si ces questions reprennent aujourd’hui une forme d’inquiétude et d’urgence, c’est parce que notre expérience semble être à beaucoup d’égards l’expérience d’une rivalité plutôt que celle d’un “vivre ensemble”. Comment, dès lors, penser une telle ambivalence ? Et quelles implications doit-on en tirer ? Éclairer les ambiguïtés définitionnelles du « nous », s’interroger sur les tensions qu’elles révèlent, telle est l’ambition des textes réunis dans ce volume. D’où l’utilité de procéder à une histoire des idées et des mots pour nous placer en situation de mieux mettre en perspective les ressources conceptuelles que nous offrent les figures majeures de la tradition phénoménologique pour repenser le "nous", tout en tenant compte, en même temps, des apports critiques venus d’autres traditions comme la déconstruction (Jacques Derrida), l’écoféminisme (Val Plumwood et Karen Warren), l’épistémologie féministe (Donna Haraway), la sociologie (Georg Simmel et Ferdinand Tönnies), la théologie (Albert Schweitzer), l’herméneutique (Hans-Georg Gadamer), ou encore la théorie critique de l’École de Francfort (Axel Honneth). Le principal défi réside dans la multitude des questions liées au thème du « nous » qui mettent à l’épreuve sa consistance grammaticale, épistémologique, ontologique, ou socio-politique. C’est pourquoi nous avons choisi de circonscrire le domaine de réflexion à deux polarités essentielles. En premier lieu, la polarité je/nous, ou si l’on préfère, l’ambiguïté du « nous » en tant que singulier et pluriel. Comment concevoir la relation entre je et nous, et comment mettre en lumière la valeur heuristique de cette première ambiguïté ? En deuxième lieu, la polarité « nous/eux ». Dans quelle mesure le clivage "nous/eux" revêt-il un caractère nécessairement antagoniste ? Comment extraire la pensée du "nous" de l’opposition ami et ennemi, victime et agresseur ? Peut-on imaginer autre chose qu’un antagonisme entre "nous" et "eux", autre chose qu'une antithèse ? Réunis autour de ces deux questions, les textes qui composent ce volume cherchent à interroger les ambiguïtés du « nous », et à éclairer ses marges et ses zones d’exclusion. Du Je au Nous, du Nous à Eux, les chemins sont aussi divers que les contributions à ce volume. En posant des problèmes, en pointant des difficultés, en soulignant des divergences, les textes présentés ici offriront une multiplicité de regards réunis autour d’un même thème, permettant ainsi d’ouvrir de nouvelles pistes et de formuler des critiques inédites. Ont contribué à ce volume : Lucia Angelino, Bruce Bégout, Gregory Cormann, Jean-Claude Gens, Emmanuel Housset, Dorothée Legrand, Johann Michel, Jean-Claude Monod, Laurent Perreau, Jean-Philippe Pierron, Hadi Rizk, Claude Romano, François-David Sebbah, Claudia Serban.
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